R comme Reconstituer les parcours militaires

Pour les combattants de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, une nouvelle page s’ouvre après le retour à la France en 1919. Les autorités militaires françaises cherchent à régulariser la situation des Alsaciens-Lorrains au regard de leur classe d’âge, de leurs obligations militaires et de leur parcours durant la guerre.

Détail du registre matricule reconstitué de Charles Kuentz,
(Archives d’Alsace - site de Colmar, 18 AL 2/203) 
Toutefois, les informations portées sur les registres matricules partiellement reconstitués, lorsqu’ils existent, sont moins détaillées que pour les militaires ayant combattu dans l’armée française. Ainsi, les services de Charles Kuentz dans l’armée allemande se résument à :
Arme : Artillerie de camp.
Durée : 19 juin 1916 au 16 [avr.] 1918
Grade : Caporal téléphoniste 
 
Il existe par ailleurs plusieurs sources complémentaires conservées aux archives départementales permettant de suivre le parcours de votre ancêtre durant la période de l’annexion : les recensements des jeunes gens,  les listes de présentation / préparatoire (Vorstellungs-Liste) du recrutement, les listes (Alphabetische-Liste) d’incorporation par ordre alphabétique pour une année donnée. En plus de l’identité (nom, prénoms, état civil avec filiation), on y trouve la religion, la profession ainsi que le signalement (taille, tour de poitrine, poids et acuité visuelle). 

Détail du matricule d’Émile Schwartz dans la
liste alphabétique du cercle de Forbach, 1904
(Archives départementales de la Moselle, 13 Z 97)
Ces sources collectives offrent des renseignements plus ou moins précis en fonction des individus et peuvent permettre de retrouver l’unité d’affectation du conscrit s’il est reconnu apte au service. Ainsi, Émile Schwartz né le 25 février 1884 à Maxstadt (Moselle) est incorporé le 5 octobre 1904 dans la cavalerie lourde (schw[ere] Kav[allerie]) au sein du 4e régiment de cuirassiers (Kürass[ier]-R[e]g[iment] no 4), comme indiqué dans la liste alphabétique du cercle de Forbach. 

Pour les Alsaciens-Lorrains qui ont survécu au conflit, ces informations peuvent être complétées par les dossiers de demande de carte ou de retraite du combattantplus ou moins riches en fonction du parcours du militaire. On peut y retrouver les services de guerre ainsi que les blessures, maladies ou capture le cas échéant ainsi que l’état des services (Dienstzeitbescheinigung) fourni par les autorités allemandes de Berlin qui représente la source la plus complète pour retracer le parcours militaire dans l’armée allemande. 

En cas de demande de renouvellement, ces dossiers offrent en outre l’avantage de conserver la carte du combattant périmée avec une photo d’identité du titulaire prise entre-deux-guerres. 

Carte du combattant délivrée à Émile Schwartz
par le comité départemental de Moselle, 29 avril 1930
(Archives départementales de la Moselle, 1001 W 337/2 d. 32493).

Commentaires

  1. Bonjour, les sources que vous évoquez sont elles en ligne ou faut il aller sur place ?

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    1. Dans certains départements les cartes du combattants sont en ligne :
      https://tokenheiser.blogspot.com/2017/06/c-comme-carte-du-combattant.html
      Pour la Moselle, le deux sources que je cite ne sont pas disponibles en ligne.
      Pour le registre matricule de Charles Kuentz, il est bien numérisé et accessible à distance en suivant le lien dans la légende.

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