W comme Wendt : mort sous une fausse identité

Contrairement aux soldats alsaciens-mosellans qui ont combattu dans les armées allemandes, les engagés volontaires dans l’armée française ont laissé plus de traces dans les archives. On conserve même aujourd’hui dans la majorité des cas deux matricules, un matricule dans le département de l’engagement, et un second reconstitué dans le département de résidence une fois l’Alsace-Lorraine réintégrée à la France. 

Toutefois, certains Alsaciens-Lorrains au patronyme à consonance germanique se sont engagés sous un nom d’emprunt, notamment pour éviter des représailles s’ils étaient faits prisonniers. Ce camouflage bien compréhensible au moment des faits a posé des questions méthodologiques lors de l’annotation collaborative du site Mémoire des hommes en raison de la difficulté évidente de vérifier des sources volontairement fautives. 

Histoires 14-18 : les Alsaciens-Lorrains engagés sous un faux nom
Si un document historique comme le fichier des morts pour la France n’a pas vocation à être « corrigé », des compléments d’information sont toujours envisageables dans le but d’en faciliter l’accès, car il va de soi que nous ne recherchons pas « Charles Édel » en saisissant « Joseph Caburet ». Mais, dans de nombreux cas, ce sont bien les deux noms qui sont indiqués sur la fiche, sous la forme « Pierre Gross dit Deejean ».

Malheureusement, certains Alsaciens-Lorrains morts aux combats n’ont jamais retrouvé leur véritable identité et sont susceptibles cent ans plus tard d’être enterrés sous un faux nom, comme Charles Wendt qui repose à Cernay sous le nom de Charles Leroy.

Commentaires