Y comme Yvonne Keil

À partir du printemps 1941, la population alsacienne et mosellane est susceptible d’être appelée au Service du travail du Reich (Reichsarbeitsdienst, RAD). L’obligation du service dans le RAD, introduite le 23 avril en Moselle et le 8 mai en Alsace, touche hommes et femmes entre 17 ans révolus et 25 ans. 

Dès l’été, 1942, à l’issue des six mois passés au RAD, les jeunes filles peuvent être appelées dans le service auxiliaire de guerre (Krieghilfdienst, KHD) pour contribuer à l’effort de guerre nazi et pour une période de plus en plus longue. Au fur et à mesure de l’avancée du conflit, elles sont amenées à combler les déficits d’effectifs masculins dans la Wehrmacht, à des postes exposés comme par exemple dans la Luftwaffe en tant qu'auxiliaire de l’artillerie antiaérienne.

Résultat de la recherche sur Yvonne Keil sur le site Mémoire des hommes
Ainsi, entre 1941 et 1945, environ 15 000 Alsaciennes et Mosellanes sont enrôlées malgré-elles dans le Reichsarbeitsdienst, le Kriegshilfsdienst ou dans l’armée allemande. On ne retrouve pas sur Mémoire des hommes, la trace de ces malgré-elles, sauf si, comme Yvonne Keil, elles ont payé de leur vie leur travail pour le Reich. Elle apparaît dans la base des morts en déportation car elle a été reconnue en 1949 « déportée du travail ».

Encore plus que pour les hommes, la reconnaissance du préjudice moral est longue à obtenir pour les femmes forcées à contribuer à l’effort de guerre ennemi. C’est seulement en juillet 2008 qu’un accord d’indemnisation est signé par le secrétariat d’État aux Anciens Combattants et la fondation Entente franco-allemande.

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