O comme Objets collect[ionn]és par l'abbé Ollivier

Dans le cadre de ma formation initiale en archivistique, j'ai très/trop peu été sensibilisée à l'importance des objets. En tant qu'historienne, j'ai commencé à comprendre le rôle essentiel qu'ils jouaient, notamment dans l'étude de la Première Guerre mondiale. Mes recherches généalogiques m'ont encouragé à creuser la question tout comme Christine qui y consacre avec beaucoup de talent son challenge 2019.

J'ai tout d'abord songé à dédier ma lettre O à l'abbé Ollivier, curé de Porquerolles de 1844 jusqu’à son décès en 1896. La construction de l’église, au tournant des années 1840, reste un événement marquant de sa carrière. On retrouve à Vincennes dans son dossier d'aumonier militaire des informations sur les objets d’ornement de l’église… et j'ai donc rebaptisé ma lettre O... pour rendre hommage à ce collectionneur !

Détail de l'état de services de l'abbé Ollivier
(SHD-Vincennes, GR 7 YG 571)
Le dossier de l’abbé Ollivier montre qu’il a attendu les années 1866-1867 pour demander le renouvellement des effets d’ornement  : « L’édification de l’église m’a complètement absorbé. J’attachais tant d’importance à cette affaire, que je ne voulais lui barrer le passage à aucun prix ». On peut retrouver dans son dossier les inventaires des objets destinés au culte qui lui ont été confiés à son arrivée sur l’île, notamment ceux provenant, en 1845, de la chapelle du fort Lamalgue de Toulon. 

Détail de l'inventaire des objets d'ornement confiés à l'abbé Ollivier 
(SHD-Vincennes, GR 7 YG 571)
Dans Une excursion à Porquerolles paru en 1886, l’inspecteur adjoint des forêts Georges des Chesnes souligne que l’abbé « a fait de plus une collection complète de coquilles qu’on rencontre sur les côtes, de la flore de l’île et des principaux animaux terrestres. Il enrichit chaque jour la plus récente de ses collections, celle de l’entomologie de Porquerolles ». Déposée en 1906 à l’institut de biologie marine Michel-Pacha de la Seyne-sur-Mer, la collection de mollusques de l’abbé Ollivier a été rapatriée à l’université de Lyon à la fin des années 2000.

Figure emblématique de l’île, il y a ouvert un petit musée, véritable abrégé de la nature. Ce riche patrimoine floristique a fait l’objet d’un inventaire botanique publié en 1885 par l’abbé Ollivier. Émile Jahandiez, éminent botaniste et naturaliste, hérita d’une partie des collections constituées par l’abbé et édita en 1913 une notice sur les plantes rares. Dans sa Petite histoire des îles d’Hyères, il revient sur l’intérêt des découvertes d’Ollivier, reflet du précieux réservoir botanique que constitue Porquerolles.

Commentaires

  1. Merci 😊 j'aime effectivement beaucoup les objets qui appartenaient à mes ancêtres, c'est toujours émouvant de savoir qu'ils les ont utilisé. C'est comme un fil entre nous. Ce curé devait penser la même chose...

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    1. Pour ma part, j'ai très peu d'objets qui me raccrochent à mes ancêtres… celui auquel je pense immédiatement c'est la lampe de mineur de mon père [https://tokenheiser.blogspot.com/2014/06/m-comme-mineur-de-fond.html]
      Mais, il s'agit d'un cadeau offert par ses collègues lors de son départ à la retraite et non de celle qu'il a utilisée durant sa carrière.
      Ce qui m'intéresse - on ne se refait pas - c'est la trace laissée par ses objets dans les archives… comme les inventaires après décès, par exemple… ou ce dossier d'aumonier militaire, où on ne s'attend pas forcément à retrouver une liste d'objets d'ornement :-)

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