I comme Italiens

Le cimetière de Porquerolles raconte l’histoire des pêcheurs et des immigrés venus travailler et peupler l’île avec de nombreuses familles d’origine italienne, dont la sépulture d’Alphonse Canessa (1920-2003), témoin privilégié de la vie sur l'île.

Dans ses mémoires, Rue du Phare : ainsi vivait-on à Porquerolles, il souligne que tous les pêcheurs de Porquerolles étaient d’origine italienne, Génois ou Napolitains.
« Mais quand et comment y avaient-ils débarqué ? »

Sépulture-bateau dans le cimetière de Porquerolles

Paysans, mineurs, bûcherons, ouvriers, maçons, bonnes à tout faire… Les Italiens occupent surtout des emplois laborieux.
Ainsi, la fabrique de soude factice de Porquerolles a employé jusqu’à 150 ouvriers dont une part importante de travailleurs étrangers, le plus souvent des journaliers, immigrés italiens. On parvient à suivre le parcours de certains de ces ouvriers en consultant les archives produites par la police générale (Archives municipales de la Ville d'Hyères, 2 I).

On y trouve des informations sur les étrangers et les résidents des îles qui ont fait une déclaration à l’adjoint spécial afin de régulariser leur situation. Ils offrent les informations suivantes : noms et prénoms, âge, professions, dates des passeports et autorités de délivrance, situation maritale, composition de la famille ainsi que les observations faisant connaitre la position et les antécédents des déclarants.

Liste des étrangers résidant aux îles, Porquerolles 1851
(Archives municipales de la Ville d'Hyères, 2 I 15/5)

Aux Archives départementales du Var, la consultation des recensements de l’île de Porquerolles (AD83, 6 M) donne à voir cette ère des matelots italiens. Les ménages y sont recensés avec l’indication du lieu de naissance, de la nationalité et de la profession.

Jusqu’au début du XXe siècle, on y retrouve de nombreux pêcheurs de nationalité italienne, comme les familles Guiffra et Canessa. Grâce à la mention de leur âge ou de leur année de naissance, on peut en déduire leur date d’incorporation dans l’armée et se reporter ensuite aux registres matricules disponibles en ligne sur le site des Archives départementales.

Il permet d’en savoir plus sur ces pêcheurs, eux-mêmes fils et petits-fils de pêcheurs. On constate ainsi qu’ils accomplissent le plus souvent leur service militaire dans la Marine nationale comme Louis Canessa, le père d’Alphonse, matelot « sans spécialité » qui y passe cinq ans de sa vie.

À la lecture de la fiche matricule d’Étienne Guiffra on apprend en outre que ses parents ont été naturalisés français par le décret du 22 septembre 1907 (Archives nationales, BB/11). Il est quant à lui inscrit définitivement sur la matricule des gens de mer du sous-quartier d’Hyères, registre consultable au Service historique de la Défense à Toulon.

Extrait de l’inscription d’Étienne Guiffra  au sous-quartier maritime d’Hyères 
(SHD, MT 2 P 46, matricule n° 6311)

Pour en savoir plus sur les archives relatives au Contrôle des étrangers, consultez l'excellente synthèse publiée par Sophie, et, sur les italiens en particulier, suivez le challengeAZ de Delphine, consacré à la généalogie de son chéri !

Commentaires

  1. Merci Sandrine pour le renvoi vers mon challenge ! Et bravo pour le tien qui me permet de découvrir Porquerolles sous un nouveau jour...

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    1. Avec plaisir ! Merci à toi surtout de m'avoir inspiré ma lettre I... ce challenge n'est pas de tout repos et j'avoue que la technique de Sébastien du défi dans le défi… c'est sympa lorsque la communauté de généablogueurs te souffle des idées :-)

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