Y comme Yd... Votre ancêtre était... officier général !
En annotant les fiches des Mosellans sur la base de données des « Morts pour la France » j'ai d'abord cru à un bug : 900 #MPLF + 83 #NMPLF équivalait à 984 résultats ! C'était sans compter sur le général Micheler... le non statué !
Le général Micheler est-il mort ou non mort pour la France ?
SHD, GR 9 Yd 554 |
Décédé le 15 août 1917 à Lyon, Frédéric Henry Micheler est-il mort ou non mort pour la France ? Pour essayer de comprendre la raison de ce flou... j'ai consulté le dossier du général Micheler, conservé par le Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes sous la cote GR 9 Yd 554.
A priori, sur la couverture, la mention « Mort pour la France » semble avoir été attribuée. Mais qu'en est-il réellement ?
Frédéric Henry Micheler est né le 1er mai 1852 à Phalsbourg [arrondissement de Sarrebourg] dans l’ancien département de la Meurthe, dont le nord-est a été annexé en 1871. Il a opté pour la nationalité française le 1er juin 1872.
Outre les documents permettant de gérer la carrière de cet officier général (état des services, feuilles de notes, etc.), son dossier contient l'ensemble des actes officiels, extraits des registres de l'état civil, et notamment l'acte de décès établi par le 1er arrondissement de la Mairie de Lyon.
On y trouve aussi des informations sur les blessures et la convalescence du militaire, comme un certificat d'origine de blessures de guerre ou encore un billet d'hôpital (modèle 29).
Blessé le 5 juillet 1915 dans l’Argonne à la Haute-Chevauchée par un éclat d’obus dans la région occipito pariétale droite […] a subi une large trépanation du crâne. Le Général présente également à la face antérieure et interne du poignet gauche une cicatrice étendue suite de lésion par éclat d’obus du nerf cubital sur une hauteur de 3 à 4 centimètres… Ce qui lui vaut de passer par anticipation dans la section de réserve pour raisons de santé...
C'est la rédaction de l'acte de décès qui est à l'origine de la confusion. En effet, il y est mentionné que le général est « Mort pour la France » ; or, d'autres papiers dans le dossier nous indiquent qu'il s'agit d'une erreur et que l'autorité ministérielle n'a pas donné d'avis en ce sens. À l'occasion de l'examen des droits de la veuve à une pension, il a été établi, par expertise médicale que la maladie cause de la mort du général Micheler ainsi que son décès ne sont pas imputables à la blessure de guerre. Toutefois, la famille a en partie satisfaction, comme le précise la copie d'une correspondance adressée le 17 février 1930 au général Lavigne-Delville...
Car la mention « Mort pour la France » n'est pas destinée à figurer au dossier des militaires, mais sur leur acte de décès de manière symbolique :
Frédéric Henry Micheler est né le 1er mai 1852 à Phalsbourg [arrondissement de Sarrebourg] dans l’ancien département de la Meurthe, dont le nord-est a été annexé en 1871. Il a opté pour la nationalité française le 1er juin 1872.
Copie conforme de l'acte de décès établie le 7 janvier 1918 |
Outre les documents permettant de gérer la carrière de cet officier général (état des services, feuilles de notes, etc.), son dossier contient l'ensemble des actes officiels, extraits des registres de l'état civil, et notamment l'acte de décès établi par le 1er arrondissement de la Mairie de Lyon.
On y trouve aussi des informations sur les blessures et la convalescence du militaire, comme un certificat d'origine de blessures de guerre ou encore un billet d'hôpital (modèle 29).
Blessé le 5 juillet 1915 dans l’Argonne à la Haute-Chevauchée par un éclat d’obus dans la région occipito pariétale droite […] a subi une large trépanation du crâne. Le Général présente également à la face antérieure et interne du poignet gauche une cicatrice étendue suite de lésion par éclat d’obus du nerf cubital sur une hauteur de 3 à 4 centimètres… Ce qui lui vaut de passer par anticipation dans la section de réserve pour raisons de santé...
C'est la rédaction de l'acte de décès qui est à l'origine de la confusion. En effet, il y est mentionné que le général est « Mort pour la France » ; or, d'autres papiers dans le dossier nous indiquent qu'il s'agit d'une erreur et que l'autorité ministérielle n'a pas donné d'avis en ce sens. À l'occasion de l'examen des droits de la veuve à une pension, il a été établi, par expertise médicale que la maladie cause de la mort du général Micheler ainsi que son décès ne sont pas imputables à la blessure de guerre. Toutefois, la famille a en partie satisfaction, comme le précise la copie d'une correspondance adressée le 17 février 1930 au général Lavigne-Delville...
Deuxième page de la copie de la lettre du 17 février 1930 adressée au général Lavigne-Delville. |
« L'officier d'état-civil de LYON, dès 1917, et sans prendre au préalable l'avis de mes services compétents, a fait inscrire d'office la dite mention sur l'acte de décès ».
Si vous avez la chance d'avoir parmi vos ancêtres un officier général, je vous encourage vivement à vous plonger dans ces dossiers de carrière qui sont passionnants et riches en rebondissements !
Il est à noter toutefois que le délai de libre communicabilité de 50 ans après la clôture du dossier, prévu par le code du patrimoine est compté à partir de la date de décès pour les officiers généraux.
Il est à noter toutefois que le délai de libre communicabilité de 50 ans après la clôture du dossier, prévu par le code du patrimoine est compté à partir de la date de décès pour les officiers généraux.
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