N comme Non-rentrés

Depuis des décennies, les archivistes rendent compte de leur pratique et partagent leur expérience en publiant régulièrement l'état de leur réflexion. Ainsi, La Gazette des archives, revue professionnelle de l’Association des archivistes français, contribue grandement à cette communication en s'adressant à un public large et en accueillant également des contributions variées. 

Aujourd'hui, 4362 articles sont disponibles gratuitement sur le portail Persée, du premier numéro paru en 1933 jusqu’au dernier numéro de l'année 2017. On y trouve notamment deux articles de Denis Sellem, publiés en 2007 et 2009 et portant sur la recherche des personnes disparues durant la Seconde Guerre mondiale. Usager aguerri des archives, ce chasseur de destins témoigne de son parcours du combattant et du désarroi des familles confrontées à la disparition d'un proche.

 

À la douleur de la disparition, s'ajoute la lourdeur des démarches administratives, longues et pénibles, mais qui aujourd'hui permettent de tracer le parcours des familles des disparus. C'est une circulaire du 18 mars 1946 qui prévoit les modalités de régularisation de l'état civil, des prisonniers, déportés, travailleurs non rentrés.

Demande de régularisation de l'état civil d'Ernest Rohrbacher - recto
(SHD-Caen, AC 21 P 232 625 - boîte 832)

En exécution de cette circulaire, la famille doit - pour régulariser la situation du non-rentré - remplir un formulaire en trois parties que l'on retrouve dans les dossiers conservés par les Archives des victimes des conflits contemporains à Caen :

Demande de régularisation de l'état civil d'Ernest Rohrbacher - verso
(SHD-Caen, AC 21 P 232 625 - boîte 832)

1. la première partie offre des renseignements sur le non-rentré susceptibles d'apporter des précisions sur la capture ou l'arrestation et qui indique s'il s'agit d'un Alsacien-Lorrain incorporé dans l'armée allemande
2. la deuxième partie renseigne sur le demandeur et sur son degré de parenté avec le non-rentré. 
3. la troisième partie consiste en la certification par le maire ou le commissaire de police de l'exactitude des renseignements et notamment du fait que le non-rentré n'a pas reparu à son domicile... sait-on jamais ! 

Quelles sources exploitez-vous pour retracer le parcours d'un disparu de la Seconde Guerre mondiale ?