K comme KL-Natzweiler-Struthof

Parmi les tristes singularités liées à l'annexion de fait, l'Alsace-Moselle a accueilli de 1941 à 1945 un camp de concentration nazi, le KL Natzweiler-Struthof et plusieurs de ses « kommandos » (camps annexes). L'abréviation KL suivie du nom du camp signifie « Konzentrationslager » (camp de concentration). 

À une époque encore pas si lointaine où les consultations d'archives étaient possibles en salle de lecture, j'ai consulté au Service historique de la Défense (SHD) à Caen huit registres numériques (AC 26P 1218-1226) recensant chronologiquement les détenus du camp du Struthof (matricule, nom et prénom, nationalité, genre de détenu, observations). D'après une correspondance glissée dans l'un des registres (AC 26P 1225), ces listes auraient été établies à partir de la documentation du Commandant Danner et transmises au ministère des Anciens combattants au début de l'année 1954.

On y retrouve notamment des juifs originaires de Hongrie détenus à partir de 1944 et affectés dans le kommando de [Thil-]Longwy (Meurthe-et-Moselle). Cette annexe du Struthof est le seul camp à avoir été installé en territoire français non annexé durant la Seconde Guerre mondiale.

Liste de détenus juifs hongrois, 
matricules 17931 à 17961 (SHD, AC 26P 1221)

Parmi les déportés on trouve des français des territoires annexés même si les résistants d'Alsace-Moselle qui refusent d'être « mis au pas » sont principalement internés au camp de Schirmeck à quelques kilomètres de là. 

Liste de détenus français originaires d'Alsace, 
matricules 2649 à 2657 (SHD, AC 26P 1218)

Selon les estimations disponibles sur internet, ce serait près de 6400 Alsaciens et Mosellans qui ont été déportés et parmi eux 40 % seraient morts dans des camps. 
Disposez-vous d'archives pouvant confirmer ou infirmer cette statistique ?

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