B comme Bajot Vs Baigott

L'annexion en 1871 d'une partie des territoires d'Alsace et de Lorraine évoquée dans mon précédent billet a pour conséquence immédiate l'évolution de la langue administrative qui devient l'allemand jusqu'en 1918. La pratique en matière de traduction des noms en allemand a évolué entre les deux annexions et en 1940 la politique de germanisation peut s'avérer différente ce qui contribue à complexifier encore davantage les recherches généalogiques.

Les principales sources produites de 1940 à 1945 pendant l'annexion de fait sont à rechercher dans les documents d’état civil pour la plupart encore détenus en mains privées ou en mairies. En 2014, lors du challenge AZ, j'avais eu l'occasion d'évoquer cette question dans mon billet P comme Pierre. Ma famille proche n'a pas été directement touchée dans son Name [nom de famille] resté inchangé, Heiser ou Schwartz, mais ma mère, née en 1942, a été baptisée Maria Theresia à Bettingen.

On retrouve des sources variées sur la germanisation (noms de famille, prénoms, villes, rues, etc) dans les services d'archives départementales des territoires annexés parmi les papiers produits par l'administration allemande. À titre d'exemple, les Archives départementales du Bas-Rhin conservent un fichier papier composé de 24 boîtes précisant l'identité des personnes dont le nom de famille [Familienname] a été germanisé. Outre la traduction allemande du nom, la fiche apporte des éléments généalogiques intéressants : le prénom [Vorname], la date de naissance [Geb. am], le lieu de naissance [Geburtsort], le domicile [Wohnort] - non renseigné ci-dessous -  ou encore la situation familiale [Familienstand].
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Fiche de Gilbert Bajot dont le nom a été germanisé en Baigott (AD 67, 308 D)

Connaissez-vous d'autres circonstances où un nouveau patronyme a été imposé ?
 

Commentaires

  1. Dans l'Italie de Mussolini, en particulier en Val d'Aoste, dans le Frioum, dans le Trentin, certains toponymes et patronymes ont été "italianisés", souvent par ajout de voyelles finales;

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    1. Merci pour ce commentaire et pour cette piste. J'avais eu l'occasion de visiter le Trentin et j'avais eu le sentiment d'y être comme chez moi. Je comprends mieux pourquoi à présent :-)

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  2. Et bien, il fallait le savoir ! Cela ne doit pas faciliter les recherches, effectivement.

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    1. Merci pour ce retour. Cela dépend en effet des familles. Personnellement, ma mère a repris son prénom français après la guerre... à trois ! Mon nom de famille sonne bien allemand... il n'y avait donc rien à faire. Comme Sébastien, qui m'indique dans son commentaire ci-dessous que ses ancêtres mosellans n'ont pas été concernés.

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  3. Un article encore très éclairant Sandrine ! Je n'ai pas eu de cas de patronyme germanisé chez mes ancêtres mosellans.

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    1. Merci pour ton commentaire Sébastien. J'imagine que Greg non plus n'a pas été concerné par la germanisation de son nom. En y pensant, ce qui serait intéressant c'est de connaître le pourcentage des familles dont les noms ont été germanisés... car c'est sur cette vague que le IIIe Reich a surfé, en créant la confusion ! Je pense que le chiffre doit être connu... il faut juste que je trouve le temps de creuser.

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