N comme Narcisse, Marin & Aborigène

Comme la majorité des généalogistes, j'aime à flâner dans les cimetières. Les tombes représentent en effet une source de premier plan pour retrouver des informations sur ses ancêtres : noms, dates et parfois médaillons funéraires avec le portrait du défunt. En fixant ainsi l'image du disparu, le portrait revêt une de ses vocations premières, celle de survivre à la mort afin de vivre dans l'au-delà... 

Depuis sept ans, Geneanet mobilise la communauté généalogique avec son projet « Sauvons nos tombes » pour préserver ce patrimoine unique et aujourd'hui ce sont plus de 5 millions de sépultures qui ont déjà été photographiées ! 

Tombe récemment restaurée de Narcisse Amglo Pelletier (1844-1894)
(c) SL

Personnellement, je reste assez sceptique sur l'usage des médaillons et je suis plutôt favorable à la sobriété funéraire... sans doute par habitude. Pourtant, je suis toujours ravie de découvrir des visages lorsqu'ils me sont inconnus et ne font pas partie de ma famille.

Ainsi, j'ai trouvé la restauration de la tombe de Narcisse Pelletier très réussie. Ce jeune mousse recueilli pendant des années par des aborigènes australiens a fini sa vie à Saint-Nazaire où il est inhumé au cimetière de la Briandais. Son médaillon laisse clairement apparaitre son torse scarifié et me semble être un témoignage tout à fait authentique de ce parcours aventureux.

Commentaires

  1. La visite des cimetières offre souvent des découvertes inattendues, et celle de Narcisse Pelletier illustre parfaitement cette idée. Son histoire, marquée par dix-sept années passées auprès des Aborigènes australiens après un naufrage en 1858, donne un écho poignant à la fois humain et historique à sa tombe restaurée. Découvrir une plaque funéraire avec la photo du défunt, révélant son torse scarifié, permet de confronter le regard du XIXe siècle aux réalités culturelles complexes de son vécu. Cette restitution minutieuse de son médaillon souligne l’importance des projets comme « Sauvons nos tombes » pour préserver ces traces de parcours singuliers. En tant que mousse vendéen devenu témoin d’une civilisation souvent méconnue, Narcisse incarne une mémoire collective à valoriser. Son histoire, à la croisée des mondes, rappelle l’interdépendance entre archéologie, généalogie et récit identitaire. Ce témoignage visuel et biographique enrichit notre compréhension des échanges humains au-delà des frontières géographiques et temporelles.

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