P comme Paul, poète et patriote

Je n'admire pas particulièrement Paul Déroulède car il incarne la France revancharde, mais comme pour Hélène d'Orléans, il m'offre l'occasion de poursuivre ma réflexion sur l'histoire du portrait grâce à cette assiette commémorative en faïence de Sarreguemines découverte récemment.

Mi-octobre, j'ai eu la chance de visiter le Musée de la Guerre de 1870 situé à Loigny-la-Bataille dans le département d'Eure-et-Loir où ce portrait richement décoré est exposé. Depuis 2017, la collection permanente est mise en valeur dans des nouveaux espaces grâce à une scénographie interactive très efficace. 

Musée de la guerre 1870, Loigny-la-Bataille
Parmi les 1500 objets conservés, on trouve naturellement de nombreuses sources militaires, uniformes, coiffes, armes à feu, armes blanches mais également des dessins, des gravures, des estampes et ce portrait de Paul Déroulède qui me permet d'aborder aujourd'hui les objets-souvenirs.

Avec le développement de la photographie au XIXe siècle, les idéologies sont véhiculées par l'image et/ou par le texte comme à travers les Chants du soldat, publié en 1872 et mentionné au bas de l'assiette avec le fameux Clairon, chanson emblématique des combats de 1870.

Détail de l'assiette commémorative
de Paul Déroulède
Paul Déroulède est mort en janvier 1914 et n'a pas vu la guerre qu'il appelait de ses vœux en réclamant le retour des territoires perdus en 1871. Je ne sais pas si les partisans de la « revanche » avaient bien conscience du fait que la première étape consistait à sacrifier les Alsaciens et Mosellans sous uniforme allemand de l'autre côté de la tranchée...

Commentaires