Y comme Yvonne ou la mémoire d'une centenaire

L'association Mémoires et Terroirs a recueilli les témoignages de vingt-quatre « centenaires ou presque » qui ont vécu la majorité de leur vie dans le département de la Manche. Parallèlement à cette collecte, un reportage photographique sur ces témoins a été réalisé par Thomas Jouanneau.

Yvonne Laigle est née en 1913 à Tourlaville, au village des Flamands. Ses grands-parents ont fini de l’élever car elle a perdu ses parents très jeunes. Son père a fait la Grande Guerre et en revient avec un comportement « bizarre » selon les médecins, il était tout bon ou tout méchant… mais très méchant !

Copie d'écran du site des Archives départementales de la Manche avant sa refonte

Ces enregistrements sonores sont accessibles sur le site des Archives départementales de la Manche sous la cote 251 AV. Vous trouverez ci-dessous quelques extraits du témoignage d'Yvonne coté 251 AV 21-1/1 :
Je ne sais pas si c’était une maladie […] mais c’était un phénomène bizarre […] tout d’un coup il aurait bien acheté un revolver […] il est rentré au Bon Sauveur à Picauville […] et il a passé sa vie là. Il a été grand blessé, il avait reçu un éclat d’obus dans la hanche […] mais il n’a pas su se rendre heureux, ma pauvre maman […] étant donné que ça ne s’améliorait pas, les médecins l’ont fait rentrer au Bon Sauveur. C’était un grand blessé de guerre on ne pouvait pas le punir […] heureusement d’un sens qu’il est rentré là […] et il y est mort.
Son père, Auguste Laigle, fait partie des nombreux blessés psychiques de la Grande Guerre. Caporal très énergique, il est touché par balle au tout début du conflit, puis blessé à nouveau très grièvement le 23 octobre 1918 en ravitaillant sa compagnie.

Détail de la fiche matricule d'Auguste Laigle (Circonscription de Cherbourg, Classe 1906, Matricule 271)
publiée sur le site des Archives départementales de la Manche (1 R 1/135 - 1 R 1/138, élément n° 172)

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