J comme Jugon
« Je suis certainement le plus
grièvement blessé, évacuez les autres d'abord... et pensez à moi ensuite si
vous avez le temps » ces quelques mots écrits par le caporal Jugon ont été
remis à un aumônier sur le champ de bataille au début de la guerre.
Sophie DELAPORTE, « Le traité de Versailles », Histoire par l'image |
À l’initiative de Clemenceau cinq blessés de la face ont participé à
la cérémonie de signature du traité de Versailles ; il s’agissait de
militaires en traitement à l'hôpital du Val-de-Grâce désignés parmi les 200 mutilés du visage qui s’y trouvaient encore au lendemain du conflit.
Comme le rappelle Sophie Delaporte, grande spécialiste de la question, c'est le médecin-chef Hippolyte Morestin qui proposa à Albert Jugon, l’un des plus anciens blessés maxillo-faciaux de son service, de faire partie de cette délégation.
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Tombe individuelle d'Albert Jugon Cimetières de France et d’ailleurs ©Photo Philippe Landru |
Pour qui s'intéresse aux « Gueules cassées », ce petit cimetière est une source à part entière en forme d'hommage. Les « Gueules cassées » avaient acheté le Château de Moussy-le-Vieux, proche de Roissy-en-France qui a fermé ses portes depuis juillet 2014.
Ils y venaient en convalescence entre chacune des multiples interventions chirurgicales qu’ils avaient à subir, ou vivre à l’abri des regards.
Ce blog offre un éclairage poignant sur le parcours d'Albert Jugon, figure emblématique des « Gueules cassées », ces soldats mutilés de la Première Guerre mondiale dont les sacrifices ont marqué l'Histoire. En rappelant sa participation à la cérémonie du traité de Versailles, orchestrée par Clemenceau et le médecin Hippolyte Morestin, vous soulignez avec justesse la dimension symbolique de leur engagement, même dans la souffrance. Le récit de son écrit touchant — « Pensez à moi ensuite si vous avez le temps » — révèle une humilité bouleversante, typique de ces héros méconnus. Les plaques du cimetière des Gueules cassées, immortalisées dans vos photos, servent ici de témoins silencieux mais puissants d'une mémoire collective à préserver. L'évocation du château de Moussy-le-Vieux, lieu de convalescence désormais fermé, ajoute une dimension poignante à leur histoire, soulignant la fragilité de ces lieux de mémoire. Votre travail, enrichi d'illustrations et de détails historiques, rend un hommage nécessaire à ces hommes qui ont redéfini le courage et l'identité post-guerre. Continuez ainsi à faire revivre leurs voix, trop souvent effacées par l'oubli.
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