Y comme Yawning, un bon bâilleur...

Avec Rita de Maugny, j'ai évoqué le portrait-charge qui insiste sur les défauts du modèle à des fins humoristiques, mais sans aller jusqu'à la caricature. Ce qui est particulièrement précieux dans les portraits ce sont les expressions du visage. 

Et en la matière, il faut bien reconnaitre que Franz Xaver Messerschmidt est un génie ! Entre 1770 et 1783, il a réalisé près de soixante-dix œuvres appelées « têtes de caractère » après son décès, dont The Yawning au tout début de la série qui suscite encore l'interrogation.

Grâce à une finesse d'exécution incroyable, le sculpteur germano-autrichien a créé des têtes grimaçantes qui décrivent une expression faciale, comme ici, le bâillement. Il a ainsi traduit dans différents matériaux une multitude d'états d'âme, l'inquiétude, le trouble, le rire, la peur...

Franz Xaver Messerschmidt, The Yawning,
vers 1770, Nationalmuseum, Stockhom
C'est ce que l'on nomme aujourd'hui un portrait de caractère mais qui n'était pas dans les normes artistiques à l'époque. Son objectif est de décrire une émotion ou un sentiment plus qu'une personne. 

Si vous voulez admirer un portrait de plus près, l'une de ces têtes est visible au Louvre dans l'aile Denon  (salle 400).

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